La performance accessible

DESIGN La GSR 7.7 présente un gros volume avec du creux sur l’avant, on retrouve des poulies d’écoutes qui présentent un fort décalage pour moduler la puissance et raccourcissant la longueur de wishbone et agissant sur l’ouverture de la chute. Pour 2022 la voilerie Gun Sails a également opté pour une diminution de l’épaisseur des tissus afin de gagner du poids.

SUR L’EAU Très équilibrée la Gun dégage une agréable sensation de légèreté dans les mains. À la première risée le gréement développe une belle énergie sans déstabiliser le rideur avec une traction main avant et arrière homogène et constante, comme électrique. Au planing, le gréement est calé quelles que soient les positions. Aussi à l’aise au travers qu’à l’abattée, ce n’est qu’auprès qu’il perd un peu en efficacité, sinon on le laisse travailler, absorber les rafales, caler le flotteur sur le clapot et diffuser sa puissance dans les molles. En speed test, sa vitesse moyenne et l’économie d’énergie qu’elle permet font la différence et plus le bord est long plus cela est flagrant. En conditions de course quand il faut se dégager où accélérer en quelques mètres, la GSR accepte moins d’être brutalisé, surbordée et particulièrement quand la wish est sur le point d’écoute bas. Au jibe la Gun se fait oublier, son équilibre reste exemplaire et le passage des cambers sans reproches avec une reprise de puissance assez directe.

VERDICT Avec une glisse facile et un super équilibre, la GS-R 2022 est une toile performante et facile d’accès aussi bien techniquement que physiquement. Elle conviendra à un public large depuis les débutants en matos de course qui apprécieront son pilotage facile jusqu’aux aguerris des slalomeurs qui apprécieront une voile rapide et dynamique aussi bien en slalom qu’en longue distance.

+ Performances générales, équilibre, prix
-  Ras

Testée avec un nouveau mât sensiblement plus léger, la GS-R 7,7 conserve une belle ouverture de chute, deux réas d’écoute décalés et un joli creux marqué sur l’avant au wishbone. Toujours très facile à gréer.

EN NAVIGATION : Cette GSR-R est vive, facile à placer dans le vent et surtout moins physique que la moyenne, par une traction moins brutale/puissante et pourtant très percutante sur les 10 premiers mètres : il faut juste une risée un peu plus forte que d’autres. On se sent assisté, la GS-R se positionne naturellement dans le vent, en pilotage automatique avec un creux avancé et de la fermeté. C’est relativement neutre en appui, équilibré sur les deux mains grâce à une chute qui fait son job de soupape de décompression. Et ça glisse très fort, avec du nerf pour accélérer, particulièrement dans les plages de vent médium et bien toilé. C’est à la fois très direct en comportement et moins énergivore que la moyenne pour ceux qui manquent de condition ou les gabarits légers : un plus sur les longues distances. Onapprécie un petit effet de lift qui permet de survoler le plan d’eau et stabiliser le flotteur. Et lorsque le vent monte, cela reste stable, malgré un peu plus de nervosité dans le profil que d’autres : on raccourcit sérieusement le wishbone en passant sur l’oeillet du bas. Il faut juste relâcher à l’écoute pour augmenter l’appui main arrière dans les molles, car la GS-R dégage moins de puissance brute que d’autres, pour doubler par exemple. Enfin, le jibe est bon avec du nerf en sortie.

VERDICT : Avec son profil auto-régulateur dans le vent, la GS-R est l’une des plus faciles à exploiter dans ce groupe technique. Elle reste un peu moins encombrante sur de longues distances et donc adaptée à un large public qui privilégie la glisse à la force. Sans concéder en performances.

+ Plage d’utilisation et performances homogènes, rapport stabilité/dynamique au jibe, légèreté, réglage des cambers
-  Plus nerveuse dans la grosse rafale